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« L’Âge de la lumière » de Whitney Scharer aux éditions de l’Observatoire




Elle fut photographiée par de nombreux hommes, l’amante, la muse d’un artiste.


Elle fut surtout une grande photographe.


Elle fut tout simplement Lee Miller.


Tout juste arrivée dans le Paris des années 30, Lee Miller, mannequin pour de nombreux magazines dont notamment Vogue, rêve de passer derrière l’objectif.


Arpentant les rues de la capitale, elle observe les gens en vogue, les gestes des femmes à la mode, les passants déambulés, les artistes qui font et défont l’histoire. Elle rêve d’appartenir à cette petite élite. Elle se sent empotée et à mille lieux de l’artiste qu’elle rêverait de devenir.


Il suffit d’une rencontre. La rencontre qui va changer sa vie de femme et d’artiste. Man Ray.


Lorsqu’elle attire malgré elle, le regard du photographe, elle ne se doute pas qu’elle va très vite passer du statut d’assistante à celui de muse. Elle tombe sous le charme de cet homme fantasque, aux multiples idées et talents, qui s’illustre dans le surréalisme aux côtés de Dali, Breton et tant d’autres célébrités du Montparnasse de l’époque.


Un peu gauche au départ, elle devient très vite indispensable à Man Ray. A ses côtés, elle découvre les mondanités parisiennes, les lieux où il faut être, les rues insolites et le métier de photographe. Elle se perfectionne en observant ses gestes. Elle apprend à son tour le métier. Et surtout, elle découvre la technique de solarisation. Son œil s’aiguise, chaque passant devient un sujet, chaque moment devient une idée. Son appareil en bandoulière, elle regarde ce qui l’entoure avec un nouvel œil : celui d’artiste et de photographe.


Ce roman s’inspirant de faits réels et de la vie de Lee Miller nous conte la naissance d’une femme et d’une artiste. Aux côtés de Man Ray, elle apprend, se trompe sur le plan professionnel et personnel, tente de nouvelles expériences et surtout renaît.


Du Paris bohème à ses derniers jours dans le Sussex, de ses célèbres photos sur les champs de bataille de la seconde guerre mondiale à celles des débuts, c’est le destin d’une femme incroyable, forte et en même temps sous emprise de ses démons qui nous est raconté.


Un roman passionnant.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Raconté comme ça c’est romantique, un conte de fées, et si vous le racontez suffisamment souvent ça devient vrai, de même qu’une photo peu vous amener à reconstruire un souvenir. »


« Solarisation, c’est le nom qu’ils lui donnent. Ça dit bien ce qu’elle éprouve, une sensation d’éblouissement, comme si, ayant libéré son corps de ses entraves, tous deux l’avaient rapproché du soleil. »


« Ses paupières sont comme l’obturateur d’un appareil photo ; quand elle cligne des yeux, un mouvement, une image s’impriment dans son esprit. De temps à autre, une de ces images mérite d’être conservée, de sorte qu’elle la fixe sur la pellicule. Toutes les photos qu’elle prend ainsi semblent vivantes et inattendues. »


« Ce qui passe entre eux ne sera qu’un souvenir. Aucune photo n’a fixé cet instant. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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