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« La colline qui travaille » de Philippe Manevy aux éditions Le bruit du monde

  • quandleslivresnousparlent
  • 14 févr.
  • 2 min de lecture



Il y a ces odeurs qui sont devenues notre madeleine de Proust. Un parfum, un dessert, une épice. Du musc, de la cire, un savon. Notre odorat s’éveille à leur contact que ce soit au coin d’une rue, en entrant dans un bâtiment, en goûtant un plat.


Il y a ces objets qui se transmettent. Ces petits riens futiles qu’on garde dans un tiroir, qu’on a posés sur un bureau ou que le temps a perdu.


Il y a ce trait de caractère, cet épi, ce talent, cette passion qui se passe de génération en génération.


Ce sont nos arrière-grands-parents, nos grands-parents, nos parents.


Il y a un peu d’eux en chacun de nous.


Dans une fresque familiale, l’auteur retrace le fil de son histoire et raconte les générations qui l’ont précédées. Il parle de sa famille et des époques qu’elle a traversées. L’Histoire du XXème siècle est racontée à travers leur vie, les rencontres, les moments qui les ont marqués et les épreuves.


De ce très beau et touchant récit, il en fait un album photo de mots. L’arbre généalogique se dessine à travers les pages. Les liens se tissent, les rencontres conduisent à des amitiés, des mariages, des naissances. Les générations se succèdent jusqu’à arriver à la sienne. Et alors, il devient l’addition de toutes ces personnes qui lui ont légué sans le savoir une part d’eux, beaucoup de souvenirs et quelquefois un objet porte-bonheur.


De ces personnages qui ont réellement existé, il en fait des personnages universels et il y a finalement un peu de notre histoire aussi dans ces pages. Ils ne sont pas des stars, des héros médaillés, ce sont des « gens normaux », au quotidien simple qui ont traversé les époques, connu les crises, espérés mieux pour leurs enfants.


De « cette colline qui travaille », ils ont tissé les étoffes, assemblé des lettres pour transmettre les nouvelles, passé le baccalauréat pour la première fois. Du haut de cette colline, ils ont vu leur ville, Lyon, se transformer. Ils ont déménagé et même traversé des océans sans oublier les lieux de l’enfance.


Ce ne sont pas des héros de fiction mais ce sont nos héros. Et l’écriture sensible et nostalgique de l’auteur leur redonne vie à travers les pages de papier pour qu’ils continuent d’exister et deviennent enfin les héros d’une histoire, la nôtre.


Une très belle chronique familiale et surtout une jolie déclaration aux familles.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Moi qui n’avais aucun talent pour la photographie, je pourrais bien, un jour, oui, pourquoi pas, d’accord, apporter une contribution écrite à l’album de famille. »


« A l’inverse, certains récits intimes ont une évidente portée politique parce qu’ils saisissent, par le prisme d’une subjectivité, les caractéristiques essentielles d’une époque, transcrivent ses séismes, mettent au jour ses lames de fond. »


« Avec cette montre, je crois que René a essayé de me dire ceci : le temps est notre bien le plus précieux et il ne nous appartient pas. Nous pouvons seulement ruser avec lui, feindre de l’ignorer, parfois, pour mieux le saisir lorsqu’il baisse la garde. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

 
 
 

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