« Le secret des mères » de Sophie de Baere aux éditions JC Lattès
- quandleslivresnousparlent
- il y a 5 jours
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De nos jours, Colette est de retour dans le Morvan, pour dire au revoir à sa mère, souffrante. Elle retrouve la maison de son enfance, dont rien n’a changé, ni les meubles, ni le silence de son frère et de son père. Les murs ont toujours la même couleur et portent toujours les secrets familiaux. Ces secrets qui l’ont rongée, qu’elle a souvent tenté de comprendre et qui ont entraîné sa fuite vers d’autres aventures dès sa majorité atteinte.
1961, Marthe a des rêves pleins la tête. Perchée sur ses petits talons, les cheveux remontés en chignon comme les stars qu’elle admire sur les photos de papier glacé, elle s’imagine partir à Paris, tenter sa chance comme chanteuse et devenir célèbre. En attendant, il y a les robes confectionnées avec ses amies, les bals, et son travail de vendeuse. En attendant, il y a l’amour qui frappe et ses conséquences pas raccord avec les contes qui la bercent.
1969, Colette perd un être cher. Son insouciance se termine.
1969, Marthe se perd. Elle devient folle dans son silence.
Des mères, des filles et des secrets qui se transmettent depuis des générations.
De très beaux portraits de femmes qui ont choisi le silence pour avancer, qui ont puisé leur force dans le travail pour tenir debout, qui ont fui pour se reconstruire.
Des femmes taiseuses, des femmes abîmées, des femmes fortes.
Les époques s’alternent. Les pages racontent à la fois Colette et Marthe. Les années passent, les secrets s’entassent, jusqu’à celui qui ose enfin briser la chaîne et libérer les femmes de sa famille.
Un roman touchant et intéressant qui met en avant à travers plusieurs époques, l’évolution du droit des femmes et des institutions oubliées comme les maisons maternelles.
Une histoire à plusieurs voix féminines, des femmes fortes qui portent avec courage le poids des secrets familiaux.
Un magnifique livre !
Les passages du livre qui m’ont touché :
« L’amour est une addition (…) »
« Alors son visage tendu vers l’encre des mots, le garçon écouta et regarda comme il n’avait jamais écouté ni regardé. Et pour la toute première fois, il se mit à penser le monde. »
« Il n’était pas trop tard, il n’est jamais trop tard. Il l’avait lu dans ses livres. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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