« Lorraine Brûle » de Jeanne Rivière aux éditions Gallimard, collection Sygne
- quandleslivresnousparlent
- 25 mars
- 2 min de lecture

Il n’y a pas d’intrigue. Aucun héros, anti-héros. Ni complot, ni dénouement heureux.
Ce sont des bribes, des tranches de vie, des moments du quotidien.
Ce sont des mots posés dans le TER qui relie Metz à Nancy, assise dans un lit pendant une nuit d’insomnie, ou encore des phrases volées entre les devoirs, le dîner à préparer et l’entraînement de roulades arrière.
Des chapitres courts sur son quotidien de mère, de femme, d’amie, de musicienne, d’employée.
Des passages sur ses ami(e)s, son fils, les hommes qui partagent sa vie, sa grand-mère centenaire.
Les mots fusent, parfois trash, souvent intimes, toujours poétiques et rythmées. Le réel a pris le dessus sur la fiction. La réalité d’une vie entre le trajet pour aller travailler, les soirées calmes à la maison et celles sur scène, les manifestations pour défendre ses droits et ceux des plus opprimés.
L’intimité pour raconter les ami(e)s qui sont devenu(e)s une famille, qui sont souvent en marge dans la société mais qui sont libres et s’affirment avec leur passion, leur désir, leur identité.
La franchise pour poser la violence de la société, les villages oubliés, les kilomètres pour travailler.
L’humour pour ne pas baisser les bras, pour sourire à la vie, pour s’évader du quotidien.
La poésie pour lier tous ces mots, cette rage, cet amour, la passion et les obligations.
Et aussi de très beaux passages sur la nage, moment de répit, respiration entre deux phrases saccadées, reprendre son souffle quand les mauvaises nouvelles s’enchaînent, enchaîner les brasses pour se retrouver, s’accorder un moment soi.
Un premier roman fort, musical et original.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Parfois je me demande si les autres aussi jouent à être des gens sérieux assis à leur bureau, à faire semblant que c’est important de pianoter sur son clavier. Alors qu’au fond faut être honnête hein, on en a rien foutre. »
« Certaines personnes percutent ma vie. D’autres y sont installées depuis toujours. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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